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L’économie française en plein brouillard avant un pic d’inflation début 2023

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Publié le 15 déc. 2022 à 17:00Mis à jour le 15 déc. 2022 à 19:56

La prévision est un art difficile. Dans le contexte actuel de tensions géopolitiques, de crise énergétique et d’inflation élevée, il est encore plus complexe que d’habitude. Preuve en est, alors que la Banque de France estime que la fin de l’année sera meilleure que ce qu’elle envisageait avec une hausse de 0,1 % du PIB au dernier trimestre, l’Insee a revu à la baisse sa prévision.

Dans sa note de conjoncture de fin d’année publiée ce jeudi, l’institut statistique table en effet sur un repli de l’activité de 0,2 % sur la période et non plus sur une croissance nulle. In fine, l’économie française progresserait de 2,5 % en 2022, soit 0,2 % de moins qu’espéré par Bercy.

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Cette révision s’explique en grande partie par les difficultés de production dans l’industrie . A elle seule, la chute de la production d’électricité liée aux opérations de maintenance dans les centrales nucléaires coûterait 0,4 point de PIB à la France cette année, selon l’Insee. S’ajoutent encore les effets de l’envolée des prix du gaz et de l’électricité sur les industries énergivores ainsi que l’impact des grèves dans les raffineries au mois d’octobre.

En cette fin d’année, la consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance, serait également en net recul (-0,7 %). Un mauvais chiffre lié à une réduction des achats de biens, mais aussi à une réduction de la consommation d’énergie « du fait des températures clémentes en octobre-novembre et d’ ajustements de comportements face aux hausses de prix », précise l’Insee.

« Pas une rupture, ni même une récession technique »

Pour Julien Pouget, chef économiste de l’Institut, le trou d’air de fin d’année n’est toutefois qu’un simple « fléchissement ». « Pas une rupture, ni même une récession technique, puisque nous ne prévoyons pas deux trimestres d’affilée en recul », souligne-t-il.

Dès le début 2023, l’activité repartirait à la hausse : elle progresserait d’un modeste 0,1 % au cours des trois premiers mois de l’année, puis de 0,3 % au deuxième trimestre. Un rythme certes plus solide mais qui, avec un acquis de croissance estimé à mi-année 2023 à +0,4 %, met à mal la prévision du gouvernement. Pour atteindre 1 % de croissance l’an prochain comme Bercy l’a inscrit dans son budget, il faudrait que le PIB augmente de 0,8 % au troisième et au quatrième trimestre, selon les calculs de l’Insee. Ce qui paraît difficile, mais n’émeut guère le ministère de l’Economie. « On ne voit pas de raison de dévier de notre scénario, qui repose sur un rebond de l’économie à mesure que la crise énergétique s’atténuera », indique-t-on à Bercy.

Pic d’inflation à 7 % en janvier et février

Les tensions sur l’énergie vont toutefois continuer de peser sur le début 2023. Selon une enquête réalisée par l’Insee auprès des entreprises, la hausse des prix de l’électricité et du gaz conduirait à une baisse de 1,5 % de la production industrielle. Sachant que l’institut statistique n’a pas retenu l’hypothèse de délestages dans sa prévision. Par ailleurs, l’investissement serait peu dynamique. De son côté, la consommation des ménages repartirait mais faiblement (+0,4 % au premier trimestre, puis +0,2 %).

Et pour cause, les premiers mois de 2023 vont être marqués par la remontée de l’inflation. Attendue à 6,6 % en décembre – contre 6,2 % en novembre -, la hausse des prix devrait atteindre 7 % en janvier et en février prochains, portée par l’effet mécanique de la fin de la ristourne à la pompe et par le recalibrage du bouclier tarifaire (avec une hausse de 15 % des prix du gaz et de l’électricité). A partir de mars, l’inflation refluerait toutefois pour tomber à 5,5 % sur un an en juin, en raison surtout des « effets de base ».

Epargner ou consommer

Dans ces conditions, l’Insee estime que sans nouvelles mesures de soutien, le pouvoir d’achat par unité de consommation se replierait de 1,2 % au premier trimestre puis de 0,5 % au deuxième. Ce, après un recul de 0,6% sur l’ensemble de l’année 2022 malgré un rebond au second semestre sous l’effet du dynamisme salarial, des revalorisations des prestations sociales et de la suppression de certains prélèvements ( redevance audiovisuelle ). Les ménages pourraient toutefois puiser dans leur bas de laine pour soutenir leur consommation. A défaut de dépenser en cette fin d’année, les Français qui le pouvaient ont de fait préféré économiser. Fin 2022, le taux d’épargne flirterait avec les 18 % du revenu disponible, soit 2,3 points de plus qu’avant la crise sanitaire.

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