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Chômage : les cadres plus épargnés que les autres, sauf quand ils sont seniors

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Publié le 16 janv. 2023 à 18:19Mis à jour le 16 janv. 2023 à 19:17

Parcours, âge, métiers recherchés, revenus… Si le profil des cadres en activité est relativement bien cerné, celui des cadres au chômage l’est beaucoup moins et, a fortiori, ce qui les distingue des autres demandeurs d’emploi.

Publiée ce lundi, une étude conjointe de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) et de Pôle emploi corrige cette lacune. Principale conclusion : les intéressés se sortent mieux d’un accident professionnel que les autres salariés sans que leur statut ne les protège de certains déterminismes sociaux, qui frappent les plus de 55 ans notamment.

Dans un marché du travail très porteur depuis 2015, et encore plus depuis la sortie du troisième confinement, les cadres d’entreprises jouissent d’un taux de chômage très favorable. Il était de 4,1 % en moyenne en 2021, contre 7,9 % pour l’ensemble des actifs. « Pour autant, cette situation de quasi-plein-emploi cache des situations contrastées et des situations beaucoup plus difficiles, en particulier pour les plus âgés », nuance le directeur général de l’Apec, Gilles Gateau.

Pic en juin et septembre

Si l’on se tourne vers Pôle emploi, l’opérateur public recensait fin juin 2022 485.000 cadres inscrits en catégorie A, B ou C (France entière hors Mayotte), c’est-à-dire sans emploi ou en activité réduite durant ce mois. Soit 9 % des effectifs totaux correspondants : plus souvent des femmes (45 %, versus 37 % pour leurs homologues en emploi) et un peu mois diplômés (20 % n’ont pas un niveau BAC+2, six points de plus).

Le chiffre paraît important, il doit être relativisé parce qu’il varie fortement selon la période de l’année, avec un pic traditionnel en juin et septembre, à l’arrivée des jeunes diplômés sur le marché du travail, moins important en janvier et février. « Les jeunes diplômés ne restent pas inscrits longtemps sur les listes », soulignent les auteurs de l’étude.

Sortie de liste rapide pour les jeunes diplômés

De fait, les cadres retrouvent plus vite du travail. Entre juin 2020 et septembre 2021, un sur deux avait retrouvé un point de chute temporaire ou durable dans les six mois suivant leur inscription à Pôle emploi, contre 43 % pour les autres demandeurs d’emploi. L’écart se réduit un peu au bout de 12 mois (64 % versus 58 %), mais demeure plus favorable.

« Cette sortie des listes plus rapide des demandeurs d’emploi cadres est tirée par les moins de 35 ans, parmi lesquels on retrouve les jeunes diplômés du supérieur », abondent l’Apec et Pôle emploi. Globalement, un tiers retrouve un emploi correspondant au métier recherché, les autres en changent, majoritairement des jeunes.

La situation est nettement moins favorable pour les cadres chômeurs peu diplômés, habitant dans un quartier prioritaire de la ville, mais surtout les seniors, quelle que soit la façon dont on prend les chiffres. Ainsi, fin juin 2022, sur les 95.000 chômeurs cadres de longue durée recensés, c’est-à-dire, ceux qui sont restés sans emploi durant 12 des 15 mois précédents, 39 % avaient plus de 55%, versus 18 % pour les moins de 35 ans.

«Alors que le dynamisme du marché de l’emploi cadre se maintient en matière de recrutement, l’accès à l’emploi reste encore difficile pour certaines populations », résume le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères.

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